mardi 10 août 2010

Sécurité : Pour Yannick Favennec, la répression, seule, ne traitera pas le mal à la racine

"La sécurité est la première des libertés. Mais elle ne doit pas être assurée uniquement au travers d’une répression accentuée, comme le laisse présager la proposition de loi de mon collègue des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti (emprisonnement des parents d’enfants délinquants !), ou certains passages du discours prononcé, récemment, à Grenoble, par le président de la République.
L’accumulation législative de lois répressives ne traitera pas le mal à la racine. Depuis huit ans, dix-sept lois ont été votées pour renforcer la répression contre tous les comportements délinquants, et le résultat n’a pas été, visiblement, à la hauteur de l’attente des Français.
Comme le dit François d’Orcival, « la loi ne dissuade plus les hors-la-loi devenus hors-la-vie ».
C’est pourquoi, nous devons avoir un discours et une politique renforcée de solidarité, d’insertion, d’intégration, pour les déscolarisés, les laissés-pour-compte…
Nous avons, pour cela, dans l’arsenal législatif, une loi sur la prévention de la délinquance que j’ai votée. Elle comporte des outils efficaces pour aider les familles en difficulté, pour lutter contre l’absentéisme scolaire, pour insérer les jeunes en difficulté…
Malheureusement, cette loi est peu ou pas appliquée. Je le regrette, car elle permettrait de trouver des solutions pour aider les « hors-la-vie » à revenir dans la vie réelle, celle de la maison, de l’école, du respect des autres, de l’autorité et du travail.
Il est essentiel d’investir dans ce volet prévention qui est le complément indispensable à la fermeté et à la sanction.
Nous ne devons pas stigmatiser les « hors-la-vie », les populations marginales, car ce qui est en jeu, aujourd’hui, c’est la cohésion de notre société.
Au moment où nous devons faire face à une crise considérable, notre pays doit se montrer soudé et fraternel, digne des valeurs sur lesquelles il s’est construit.
Ce sont, notamment, ces valeurs que j’ai toujours défendues au sein de ma famille politique depuis 35 ans et que je souhaite pouvoir continuer à défendre, aujourd’hui, en toute liberté, avec mes convictions humanistes et centristes, au sein de l’UMP."


Yannick FAVENNEC