vendredi 23 novembre 2012

Yannick FAVENNEC : " Pourquoi je quitte l'UMP"



« L’actualité nous le montre, malheureusement encore, la sphère politique est un monde en perpétuel mouvement, souvent conflictuel, où il faut avoir des valeurs fortes, des convictions enracinées dans son histoire personnelle et chevillées au corps, pour rester loyal à ses engagements, à ses idéaux et à ses électeurs.

Cela a toujours été mon cas ! Je me suis engagé dans la vie politique, à l’âge de 16 ans (1974), en participant à la campagne présidentielle de Valéry Giscard d’Estaing. J’étais alors membre du mouvement des Jeunes giscardiens. J’ai ensuite, naturellement, rejoint le Parti républicain qui appartenait à l’Union pour la démocratie française (UDF). Celle-ci portait en son sein, les valeurs politiques du centre-droit qui étaient, et sont toujours, les miennes.

Il y a dix ans, sous l’impulsion du président de la République, Jacques Chirac, ces deux formations politiques ont évolué vers un parti unique, fédérateur de la droite et du centre-droit : L’Union pour la majorité présidentielle. Ce rassemblement entre le RPR et l’UDF avait pour objectif de nous faire gagner les différentes échéances électorales qui s’annonçaient au niveau national.

J’ai cru à ce beau projet d’union des tendances gaullistes, centristes, libérales et conservatrices, dans lequel je me suis pleinement engagé, jusqu’à devenir président de la fédération départementale de l’UMP.

Malheureusement, ces dernières années, j’ai pu constater un déséquilibre dans l’expression des différentes sensibilités qui composent et font l’identité de l’UMP.

Progressivement, des dysfonctionnements récurrents se sont installés. Inévitablement, ils nous ont conduits à perdre des élections laissant de plus en plus de collectivités territoriales à la gauche, jusqu’à la perte de la majorité au Sénat puis à l’Assemblée nationale et, dernièrement, à l’élection présidentielle.

Au cours de mes différents mandats de parlementaire, j’ai eu l’occasion d’alerter, à plusieurs reprises, sur ce problème et sur les conséquences politiques qui en découlaient ; au risque parfois de passer pour un trublion.

Pour autant, lié par un contrat de législature et de solidarité majoritaire, je suis resté fidèle à mon engagement au sein de l’UMP, et j’ai œuvré sans relâche pour sa réussite.

Depuis plus de trente-cinq ans, j’ai à cœur de rester fidèle à mes convictions et à ce que je suis.

Si, en juin dernier, j’ai été le seul député UMP de tout le grand-Ouest réélu, dès le premier tour, dans un contexte politique particulièrement difficile, les résultats nationaux nous montrent que ma victoire est avant tout le fruit de mon bilan, de ma proximité avec les électeurs, et de mon projet pour notre territoire. 

Avant l’étiquette politique, ce sont mes idées, mes valeurs et mon action que les électeurs de ma circonscription ont plébiscitées.

Aussi, pour continuer d’être loyal et honnête vis-à-vis de moi-même et de la confiance que les électeurs me portent, il est évident que ma place n’est plus au sein de l’Union pour un mouvement populaire. »